Prends un coca et assieds-toi●● SILVIA.

Un coca ? Petite blague. Ce n'est pas parce qu'il est seulement vingt-et-une heures qu'on doit se stopper à une telle boisson. Après tout, le vendredi soir, la plupart des éléves sortent, et connaissant Erika on pouvait se douter qu'elle aussi.. La demoiselle, vêtue d'une petite robe noire on ne peut plus simple et de talons framboises avec la semelle en bois, était donc installée au comptoir depuis une dizaine de minutes. Elle attendait quelqu'un, mais loin d'elle l'idée de patienter en tapotant nerveusement sur le bord du meuble ses ongles, de toute façon, dès qu'Alejo la vit, il lui apporta une vodka pêche.

« Merci beaucoup! ,lui dit-elle, le gratifiant d'un joli sourire, alors la soirée s'annonce comment? »

« Géante.. et fatiguante! Et pour toi? »

Erika s'apprêta à répondre, en gardant le sourire, quand elle vit arriver dans son champs de vision.. Silvia.

« .. Drôle.. et explosive. »

Erika suivit du regard la jeune femme ténébreuse qui arrivait, d'un pas décidé et un poil nonchalant, mais c'était ce qui caractérisait si bien Silvia. En la voyant s'approcher davantage et donc, arriver sous la lumière, Erika pu voir à nouveau les récentes mèches de la brune, sur ce point, il y avait toujours manière à se comprendre, car, qui change plus souvent de tête qu'Erika? Rien qu'en regardant les photos au fils de ces quatre années passées à l'école, on voit l'évolution! D'ailleurs ces derniers temps, elle réfléchissait sérieusement à revenir à une autre coiffure, ne restait que le choix à faire. Elle fut néanmoins étonnée de voir Silvia venir vers elle, et même, la saluer! Il est vrai que tout n'était pas au beau fixe entre les deux jeunes femmes depuis l'histoire avec Horacio, Erika ne comprenait pas bien, mais elle n'était pas du genre à se laisser marcher dessus, si ça agacait la future divorcée, qu'à cela ne tienne.. Elle trouvait cela dommage du fait qu'elles s'entendaient bien auparavant!

« Silvia.. ,dit-elle sur un ton laissant entendre qu'elle la saluait également, la jeune blonde ne pu s'empêcher de sourire, assez amusée mais sans aucune méchanceté.. pour une fois, tu m'étonnes de venir ici.. Si ça peut te rassurer, il ne me manque plus aucun sous-vêtements. »

Evidement elle avait un peu de malice dans la voix, et ses propos n'étaient là que pour taquiner Sivlia, même si Erika savait qu'elle ne le prendrait surement pas à la rigolade, mais Erika était de ce genre de filles à se moquer des conséquences et à ne pas se laisser influencer pour faire plaisir. D'ailleurs, ayant était une amie plutôt proche, Silvia le savait!

A la reflexion de Silvia, Erika ne se gêna pas pour afficher un petit sourire narquois. Evidement, l'école, de façon générale, faisait office de magasine people avec en tête de gondole, les éléves, les professeurs et la direction, et on était rapidement au courant de toutes les petites histoires, y comprit la relation assez houleuse entre Silvia et Horacio. Mais les demoiselles ayant installé entre elle une nette distance, la jeune blonde ne savait pas exactement ce qu'il se passait. Erika allait parler quand Silvia enchaîna sur le pourquoi de sa visite. Cela prouvait néanmoins que Silvia n'avait pas oublié le lieu de prédilection de son ancienne amie! Au même instant, Alejo s'approcha.

« Bonsoir, je vous sers quelque chose mademoiselle? » demanda-t-il à Silvia.

Erika hôcha la tête de bas en haut en regardant aussi fixement Silvia.

« Bah si tu veux, je pense que ça peut être bien, au pire j'ai mon verre. »

Erika n'appréciait pas spécialement la situation, à savoir être en froid avec Silvia, mais qu'on la prenne pour ce qu'elle n'est pas, c'était quelque chose qu'elle avait du mal à supporter. De plus, l'amitié est quelque chose d'important pour elle, et elle le montre souvent, alors savoir que Silvia avait pu penser de telles horreurs à son propos la décevait tout simplement. Mais la faute était attribuée aux deux, car si Silvia n'avait pas assez confiance, Erika elle, ne s'était pas gênée pour envenimer la situation.

« Ok, mettons les choses aux claires. Mais je vais être honnête, mise à part l'affaire Horacio et string, qui a été expliquée, je ne vois pas ce qui te fais agir de la sorte. »

Et elle était sincère, elle voulait entendre non pas les explications mais les raisons de Silvia, qui la poussait à être ainsi avec elle. Erika tourna légérement sur son tabouret quand Alejo revint avec le verre.

« Et voici! On abuse pas les filles, j'aurais pas le temps de vous ramener avant tôt le matin moi! » dit-il avec un sourire et un clin d'oeil.

Erika sourit naturellement en le regardant un court instant avant de revenir sur Silvia, tout en attrapant son verre et en dégustant les premières gorgées, « L'utilisation de cette boisson peut être diverse. »

Erika n'ajoute rien, au ton qu'employa Silvia pour Alejo, qui était plutôt agréable, elle comprit que la jeune femme n'était vraiment pas de bonne humeur et on pouvait même se demander si elle était là de bon coeur.

« Oh bravo ça c'est mettre les choses au clair, dit-elle d'un ton largement ironique, tu sais, ça me deçois que tu penses que j'ai pu faire des conneries avec ton mec, ton mari, mais tant pis. Juste une question, qu'est-ce-que tu fous ici, à côté de moi Silvia alors? »

Dans un premier temps, Erika ne put s'empêcher de soupirer en voyant l'attitude de Silvia, elle était vraiment têtue et apparement incapable de faire confiance!

« Ouais t'as raison. C'est ça que tu veux que je te dises apparement? »

En voyant Silvia continuer, Erika l'écoutait certes, mais en adoptant un petit air las, celui de celle qui se faire prendre pour une pigeonne, ni plus ni moins. Elle finit par baisser les yeux et tenta de relativiser en se mettant à la place de Silvia.

« Ecoute, je pense qu'on peut discuter comme des adultes, mais je vois qu'il y a quelque chose en plus, quelque chose qui fait que tu ne peux pas admettre qu'on a rien fait. Tu cherches une excuse..? » cette dernière phrase était lourde en sous-entendus, Erika la dit d'un ton compatissant sans instaurer de la pitié, elle voulait juste savoir si Silvia ne voulait tout bonnement pas trouver quelque chose d'assez fort pour se séparer d'Horacio. Peut-être avait-elle tort, oui, mais elle trouvait important de poser cette question.

En même temps, elle continuait doucement son verre, et entre temps, s'amusait avec.

« Une excuse pour ton mariage peut-être? » Erika écouta donc Silvia et lui fit plaisir en étoffant ses propos, sans pincettes puisque la brune n'était pas des plus agréables et qu'Erika n'était pas là pour lui faire plaisir en suivant ses envies.

En parallèle, elle demanda à Alejo « Tu peux me resservir la même chose s'il te plait Jo? »

« Là, tu te contredis, c'est ma faute puis finalement non, quel est mon rôle dans l'échec de ton couple? Aucun? Pourquoi on en est là alors? » demanda-t-elle en faisant de grands yeux, tiraillée entre intrigue et abassourdissement. « Je vois bien des petites allusions. Tu devrais faire attention alors. Je suis plutôt douée. » En tant normal, c'était l'un des sujets qui faisaient criser Erika, mais elle décida de la jouer stratège et de mettre ça, ironiquement à son avantage.

« J'ai eu ma chance? Tu peux me rappeler quand s'il te plait, je vois pas bien là. » Elle tombait des nues pour ce coup, heureusement que son second verre arriva et qu'elle put s'occuper les mains.

Lasse mais énervée, elle répondit
« Et pour la enième fois, l'affaire du dessous t'a été expliquée Silvia, Erika crut halluciner en entendant les paroles de Silvia, comment pouvait-elle se permettre de dire de telles choses, c'est vrai, honte à moi d'avoir vu par hasard, en premier qu'Horacio était à la rue. C'est moche, elle marqua une courte pause dans ses propos fortement ironiques, si je ne suis pas la cause de l'échec de ton couple, je te trouve bien culottée de dire que je gâche le bonheur des autres. Silvia réfléchit cinq minutes et arrête de vouloir trouver un coupable. »

Franchement, elle ne comprenait pas, et l'attitude de Silvia, exégrable, ne donnait aucunement envie de faire des efforts, d'essayer de l'aider, elle enchaîna alors sur leur relation passée.
« Quand je parle d'avoir ma chance, ce serait "pour me racheter", s'il avait lieu que je le fasse. Etre ton amie, ô grande Silvia, n'est pas nécessairement une chance. Et je pense que la première à gâcher quelque chose ce fut toi, en ne faisant pas confiance à une "amie". »

Erika gardait depuis quelques minutes une mine ahurie, et vu les propos de Silvia, elle n'était pas prête de changer.. Silvia semblait incapable de voir qu'elle avait effectivement une part de responsabilité et que se remettre en cause était peut-être de bonne augure. Evidement Erika n'était pas toute blanche de son côté, puisqu'elle était du genre à mettre de l'huile sur le feu, une fois agacée. A la question de la brune, elle eut un regard décomposé. Mais rapidement, elle se tourna franchement vers elle et lui répondit, clairement.

« Dans notre situation, n'avoir rien fait avec ton mari, ensuite ne pas t'avoir répèté les soucis de ton homme, parce que tout simplement c'est respecter votre intimité et lui laisser t'annoncer cela comme il le souhaite, enfin être là, à t'écouter me massacrer. »

Elle marqua une pause, son verre toujours dans la main, si Silvia continuait ainsi, la vodka ne finirait pas dans le gosier d'Erika mais sur le joli haut de son ancienne amie.

« Tu connais mon caractère, tu sais que j'envenime toujours les choses, mais pourquoi? Parce que justement, l'amitié est quelque chose de cher à mes yeux et de voir ce manque de confiance de ta part m'a simplement mit hors de moi, comme si tu me jettais à la gueule, "Erika t'es bien gentille mais bon pas assez pour que je vois vraiment l'affaire." J'ai franchement l'impression de rêver! » dit-elle pour finir, vraiment exaspérée.